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Au cinéma le 14 septembre 2022

À vendredi, Robinson

Un film de Mitra Farahani

LA RENCONTRE ENTRE ‘‘DEUX DIEUX EN FUITE’’ : EBRAHIM GOLESTAN ET JEAN-LUC GODARD

À vendredi, Robinson met en scène la découverte d’un « autre ». Nous faisons face ici à la recherche d’une rencontre filmique, impossible. Comme deux parallèles qui ne se croiseront jamais mais qui partagent un même horizon. Cette rencontre est celle d’Ebrahim Golestan et de Jean-Luc Godard, deux artistes majeurs qui, du moins en Occident, n’ont pas atteint le même niveau de notoriété. La Nouvelle Vague iranienne des années 1960, dont Ebrahim Golestan fut la figure de proue, est restée en grande partie inconnue, éclipsée par la renommée de son homologue européenne. Ces deux dieux en fuite, isolés sur leur île respective, ont manqué leur rencontre, qui aurait dû avoir lieu il y a bien longtemps. La tentative d’un face-à-face aboutira-t-elle ?

Documentaire - France/Suisse/Iran/Liban - 2021 - 97 min - Couleurs - 1.78:1 - VOSTF - DCP - Visa n° 146328

  • À propos

    « Commençons par une correspondance », dit Godard, « peut-être que ça ne correspondra pas. Ebrahim peut m’envoyer une lettre par e-mail ce vendredi, et moi je lui répondrai vendredi prochain. Donc, à vendredi, Robinson ! ». C’est ainsi que le film se déroule, suivant parfois une trajectoire linéaire, le plus souvent en empruntant des chemins de traverse, jalonnés d’espoirs déçus, d’intuitions géniales et de r sistance qui ponctuent la confrontation entre les deux interlocuteurs. Jean-Luc Godard, qui évite le face-à-face, apparaît comme un fantôme un vendredi sur deux chez Ebrahim Golestan avec ses messages composés de formules obscures et de montages d’images énigmatiques. Golestan lui répond et développe ses arguments sur plusieurs pages… Chaque Robinson, maître de sa propre île et de sa propre langue, suit son chemin singulier sur des lignes qui semblent ne jamais se croiser, mais non sans signes d’affection réciproque : « Ma solitude reconnaît la vôtre », dit Godard à son alter ego. Loin d’enregistrer passivement leur incapacité à trouver un langage commun, À vendredi, Robinson transforme les échanges entre Godard et Golestan en matériel cinématographique. La composition fragmentaire du film fait résonner la phrase de l’un avec le geste de l’autre, tissant jour après jour une toile discrète entre deux univers de vie et de pensée qui convergent en définitive vers un même point focal.

    Berlin, Berlinale – Internationale Filmfestspiele, Special Jury Award (Encounters) 2022 (Winner)

  • Crédits

    À VENDREDI, ROBINSON
    2022 | France / Suisse / Iran / Liban | 97 mn | Couleurs | 1.78:1 | VOSTF
    un film de Mitra FARAHANI
    avec Jean-Luc GODARD, Ebrahim GOLESTAN
    image et son Daniel ZAFER, Fabrice ARAGNO
    montage Yannick KERGOAT, Mitra FARAHANI, Fabrice ARAGNO
    conseillère musicale Tara KAMANGAR
    assistant réalisateur Aurélien PETIT
    directrice de production Lison D’HOUWT
    producteur exécutif Jean-Paul BATTAGGIA
    une coproduction Écran noir productions, Casa Azul Films, Pejman Foundation,Schortcut Films
    réalisé par Mitra FARAHANI
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