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Au cinéma le 6 avril 2022 - Inédit

Le Nid familial

Családi tüzfészek

Un film de Béla Tarr

Pendant que son mari Laci est parti faire son service militaire, Irén s’est installée avec sa petite fille Krisztike dans l’appartement exigu des beaux-parents. Elle doit quotidiennement subir les remontrances du chef de famille qui l’accuse de tous les maux. Lorsque Laci revient de l’armée, elle se met à la recherche d’un appartement mais essuie refus sur refus. La cohabitation devient de plus en plus dure et le couple commence à battre de l’aile…

Drame - Hongrie - 1977 - 108 min - N&B - 1.37:1 - VOSTF - DCP - Avertissement - Visa n° 156651

  • À propos

    « J’ai décidé que si un jour j’avais une caméra, je filmerais de vraies personnes, une vraie réalité, de vrais conflits humains, de vrais problèmes. Je voulais en finir avec ces films en couleurs imbéciles. Je voulais faire des films en 16 mm, caméra au poing, en cinq jours, débordant d’énergie. » – Béla Tarr

    Le Nid familial est le premier long-métrage de Béla Tarr, jeune réalisateur de vingt-deux ans animé par un sentiment de colère et d’injustice. Tourné en caméra portée en quelques jours seulement, ce film s’inscrit dans une veine naturaliste au contexte social très marqué, celui de l’Europe de l’Est dans les années 1970, faisant ainsi écho à la Nouvelle Vague tchèque et aux premiers films de Milos Forman. Béla Tarr s’inspire également du cinéma de l’Américain John Cassavetes, pour ses partis pris esthétiques et son goût de l’improvisation, et de l’Allemand Rainer Werner Fassbinder, pour sa vision crue et désenchantée de la sphère familiale.
    Ce film prend pour toile de fond la crise du logement qui frappe de plein fouet la Hongrie durant cette période, obligeant des familles entières à cohabiter ensemble dans des habitations exigües. Dans ce contexte favorisant tension et méfiance, la famille n’est plus un refuge mais une prison. Béla Tarr illustre brillamment cette impression en termes cinématographiques : à mesure que le film progresse, le cadre se resserre de plus en plus, accentuant la solitude des personnages. Selon lui, la cause principale de ce phénomène social n’est autre que le régime communiste, incarné ici par la figure du patriarche qui surveille tous les faits et gestes de sa belle-fille. Le cinéaste alerte contre un système politique qui bloque toute notion d’intimité dans un couple et brise les liens entre les membres d’une même famille. Interprétée par une actrice non professionnelle d’une grande justesse, le personnage d’Irén est là pour rappeler que les femmes sont souvent les premières victimes d’un contexte sociopolitique difficile. En attestent les monologues en longs plans-séquences bouleversants d’humanité où les femmes se confient à l’écran. OEuvre d’une incroyable maturité qui témoigne déjà d’une grande maîtrise stylistique, Le Nid familial est le cri de rage d’une jeunesse en quête d’espoir et d’amour.

    Le Nid familial a été restauré en 2K par le Hungarian Film Institute – Film Archive & Filmlab sous la supervision de Béla Tarr.

  • Crédits

    Családi tüzfészek – 1977 – Hongrie – 100 mn – N&B – 1.37:1 – VOSTF
    avec Lászlóné HORVÁTH, László HORVÁTH & Gábor KUN
    un film écrit et réalisé par Béla TARR

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