[Recherche avancée]

Othello

Othello. The Tragedy of Othello: the Moor of Venice

Un film de Orson Welles

À Venise, des noces ont lieu en secret entre le Maure Othello, général vénitien estimé par ses pairs, et la belle Desdémone, fille du sénateur Brabantio. Au fond de l’église, deux hommes se tiennent en retrait : il y a là Iago, l’officier d’Othello qui voue à son supérieur une haine incommensurable, et Roderigo, amoureux éperdu de Desdémone. Après leur union, Othello s’en va combattre la flotte turque, puis retrouve sa femme sur l’île de Chypre où il est nommé gouverneur. Le fourbe Iago est alors résolu à détruire le bonheur des jeunes mariés et va pour cela s’employer à manipuler leur entourage…

Drame - États-Unis/Italie/Maroc/France - 1952 - 93 min - N&B - 1.37:1 - DCP - Visa n° 9213

  • À propos

    En Blu-ray, DVD et coffret le 5 novembre 2014

    Au cinéma le 23 avril 2014 en version restaurée inédite

    UNE OEUVRE TRAGIQUE ET POÉTIQUE VISUELLEMENT ÉBLOUISSANTE
    PAR LE RÉALISATEUR DE CITIZEN KANE

    Peu après la sortie de Macbeth en 1948, le réalisateur américain Orson Welles (Citizen Kane, La Soif du mal) décide d’adapter une nouvelle pièce de Shakespeare, Othello. Le tournage de ce film sera semé d’embûches, entre abandon du producteur initial, changements imprévus de comédiens et difficultés financières contraignant le cinéaste à interrompre plusieurs fois le tournage. Il en résulte une adaptation stupéfiante de la tragédie shakespearienne, d’une beauté visuelle à couper le souffle : l’acteur-réalisateur, épaulé par le célèbre décorateur Alexandre Trauner, magnifie chaque plan de son Othello en jouant habilement sur les contrastes entre ombre et lumière. Orson Welles déploie ici tout son talent en réalisant un chef-d’oeuvre à l’esthétique incomparable, très justement récompensé par le Grand Prix au Festival de Cannes de 1952. Enfin en version numérique restaurée à 2K !

    ADAPTER SHAKESPEARE
    L’oeuvre de William Shakespeare est unanimement considérée comme l’un des monuments de la culture anglo-saxonne. De nombreuses adaptations cinématographiques de ses pièces ont vu le jour, telles le Hamlet de Laurence Olivier (1948) ou West Side Story de Robert Wise et Jerome Robbins d’après Roméo et Juliette. Orson Welles lui-même puisa volontiers dans le répertoire du célèbre dramaturge anglais en adaptant trois de ses pièces : Macbeth en 1948, Othello en 1952 et Falstaff en 1966 (mélangeant diverses oeuvres de Shakespeare dont Henry IV et Richard II). Pour cette deuxième adaptation, Welles s’approprie le texte originel pour en offrir une lecture personnelle, optant pour une mise en scène des plus inventives, à l’esthétique baroque. Il prend la liberté de commencer l’action par la fin de la pièce pour enchaîner sur un flashback que constituera tout le reste du film. Loin de peser sur le résultat, les conditions précaires du tournage participent à la création d’une atmosphère d’oppression, proche de la folie : Othello chez Welles est cet étranger fantasque qui, peu à peu, est entraîné dans une spirale infernale mise en place par l’infâme Iago.

    UN PROJET CHAOTIQUE
    Le tournage d’Othello est réputé pour son côté rocambolesque. Le projet voit le jour en septembre 1948 mais ne sera véritablement abouti qu’en mai 1952 – date de la présentation du film à Cannes. Entretemps, de nombreux acteurs se seront succédés pour incarner certains personnages. Il n’y eut pas moins de trois Desdémone : le rôle a d’abord été confié à la fiancée de l’époque de Welles, Lea Padovani, puis à l’Américaine Betsy Blair, pour finalement revenir à la Canadienne Suzanne Cloutier. L’acteur américain Everett Sloane devait également incarner Iago avant que Welles ne décide de le confier au Britannique Micheál MacLiammóir. Le tournage se partagea entre l’Italie et le Maroc. Le manque de moyens financiers contraignit le réalisateur à tourner pour la majeure partie en extérieur et à opter pour des panoramiques resserrés et des plans rapprochés pour limiter les risques de dépassement de budget. En effet, Welles dut en grande partie auto-financer son film, notamment grâce à ses cachets d’acteur sur La Rose noire et Le Troisième Homme, ce qui l’obligea à faire de nombreuses pauses, faute d’argent. Quant au montage, celui-ci dura presque deux ans : la grande difficulté consista alors à raccorder toutes les séquences filmées dans une multitude d’endroits différents, défi que Welles releva haut la main.

    LES VERSIONS D’OTHELLO
    Il existe différentes versions d’Othello : celle présentée à Cannes en 1952 qui est ensuite montrée à travers l’Europe, puis une deuxième version qui sort aux États-Unis en 1955. Entretemps, Welles retouche au montage initial de son film en recourant notamment à la postsynchronisation – il intervertit par exemple certaines répliques, réenregistre un dialogue entre Othello et Desdémone. Une dernière version voit le jour en 1992 avec l’aval de Beatrice Welles-Smith, la troisième fille du cinéaste. Un travail complet de restauration est alors entrepris à partir du négatif original et rectifie le mixage et le montage sonore de la version de 1955, en la conformant aux nouvelles techniques des années 1990. Bien que parfois contestée, cette initiative permet de redonner à l’image toute sa splendeur d’origine et de pallier aux multiples problèmes sonores de la version anglo-saxonne – la bande son était souvent très peu audible. C’est cette version qui a fait l’objet de la restauration numérique à 2K début 2014.

  • Crédits

    Réalisation : Orson WELLES
    Scénario : Orson WELLES, d’après l’oeuvre de William SHAKESPEARE
    Avec : Orson WELLES, Micheál MACLIAMMÓIR Suzanne CLOUTIER, Robert COOTE, Fay COMPTON Michael LAURENCE, Doris DOWLING
    Musique : Francesco LAVAGNINO et Alberto BARBERIS dirigée par Willy FERRERO
    Directeurs de la photographie : Anchisi BRIZZI, G.R. ALDO et George FANTO
    Décors : Alexandre TRAUNER
    Costumes : Maria de MATTEIS
    Montage : John SHEPRIDGE, Jean SACHA, Renzo LUCIDI et William MORTON
    Producteurs : Orson WELLES

    Une restauration produite par Donald LEIBSKER et Edward STONE
    dirigée par Michael DAWSON et Arnie SAKS

    N° VISA : 10 111

  • Kit pro