La Grande illusion
Un film de Jean Renoir
Première Guerre mondiale. L’avion du capitaine de Boeldieu et du mécanicien Maréchal est abattu lors d’une opération de reconnaissance. Les deux soldats français sont faits prisonniers par le commandant von Rauffenstein, un Allemand raffiné et respectueux qui les accueille à sa table. Conduits dans un camp de prisonniers, ils aident leurs compagnons de chambrée à creuser un tunnel secret. Mais à la veille de leur évasion, les détenus sont transférés. Maréchal et de Boeldieu sont finalement emmenés dans une forteresse de haute sécurité dirigée par von Rauffenstein. Celui-ci traite les prisonniers avec courtoisie, se liant même d’amitié avec de Boeldieu. Mais les officiers français préparent une nouvelle évasion…
Drame - France - 1937 - 113 min - N&B - 1.37:1 - VOF - SME/AD - DCP - 35 mm - Visa n° 3971
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À propos
Au cinéma le 15 février 2012
Souvent cité parmi les films les plus importants du vingtième siècle, La Grande Illusion est le symbole d’un cinéma universel et pacifiste. À travers les aventures du lieutenant Maréchal, le soldat mécano immortalisé par Jean Gabin, c’est l’amitié naturelle entre des personnages très différents et contre tout système qui est ici racontée. Ni film historique, ni vraiment film de guerre, l’oeuvre de Renoir saisit les hommes dans leur complexité individuelle, hors de toute appartenance aux nations, fussent-elles en guerre.
Si Pierre Fresnay incarne à merveille un capitaine sophistiqué, garant d’une certaine idée de l’aristocratie française, Erich von Stroheim est proprement inoubliable dans le rôle de son alter-ego germanique, le geôlier luimême prisonnier d’un corset de fer. Cinéaste de la vie dans toute sa débordante énergie, Renoir dépeint ses personnages avec lyrisme, camaraderie et humour, avant de glisser dans la tragédie. D’abord choral et grandiose, le récit se resserre autour de l’intime au fur et à mesure que le ton devient plus grave, avec une seule constante : le projet d’évasion mené par les prisonniers français.
Interdit en France à partir de 1940 pour son absence d’idéologie patriotique, le film fut également banni en Allemagne par Goebbels qui le désigna « ennemi cinématographique numéro un ». Pourtant, La Grande Illusion a traversé les années en s’imposant comme une référence incontournable, révélant à chaque époque de nouvelles possibilités de lecture. Cet éternel chef-d’oeuvre humaniste bénéficie aujourd’hui d’une restauration inédite en numérique 4K qui lui restitue toute sa portée cinématographique et sa splendeur d’origine !
UNE RESTAURATION INÉDITE SUPERVISÉE PAR
Au milieu des années 1970, le Gosfilmofond (archives nationales russes) décide de confier à la Cinémathèque de Toulouse le négatif original nitrate de La Grande Illusion. Ce choix est le résultat d’une collaboration unique menée par les deux archives depuis 1965, fondée sur une relation d’amitié et de confiance qui rend possible une politique d’échanges riches et réguliers.
La restauration des Archives françaises du film, du CNC et de Studiocanal, réalisée en 1997, avait permis de générer un marron, élément de sécurité, et des éléments de tirage image et son, afin que le film continue d’être vu et exploité dans sa version originale, fidèle au montage initial voulu par Jean Renoir.
En 2011, Studiocanal et la Cinémathèque de Toulouse décident de restaurer le film en numérique mais avec les techniques du XXIe siècle. Le négatif nitrate a été numérisé et restauré en 4K par le laboratoire L’Immagine Ritrovata (Bologne) permettant ainsi de retrouver une image originelle.
Ensuite l’élément a été restauré et étalonné. Un retour au film de cet élément restauré en 4K permettra de conserver le film pendant au moins un siècle.
Le son a bénéficié d’une restauration particulière. Le négatif son variable nitrate a été scanné permettant une restauration du son plus pointue due à cette nouvelle technologie.
En conclusion, l’élément original doit être conservé et une restauration ne doit jamais être figée. Elle fixe les technologies pendant un siècle, mais d’autres apports technologiques à venir pourront améliorer la restauration et la conservation.
par Béatrice Valbin-Constant, directrice technique de Studiocanal
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Crédits
Réalisation : Jean RENOIR
Scénario : Jean RENOIR, Charles SPAAK
Avec : Jean GABIN, Pierre FRESNAY, Erich VON STROHEIM, Marcel DALIO, Julien CARETTE, Georges PÉCLET, Dita PARLO, Werner FLORIAN, Jean DASTÉ, Sylvain ITKINE
Musique : Joseph KOSMA
Directeur de la photographie : Christian MATRAS
Décors : Eugène LOURIÉ
Montage : Marguerite HOULLE-RENOIR, Marthe HUGUET
Producteur : Raymond BLONDY -
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