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Le Journal d’une femme de chambre

Un film de Luis Buñuel

UNE PEINTURE SOMBRE DE LA BOURGEOISIE PROVINCIALE ET L’UN DES RÔLES LES PLUS MARQUANTS DE JEANNE MOREAU

Célestine, femme de chambre de 32 ans originaire de Paris, prend ses fonctions au Prieuré, propriété d’une famille de notables normands composée de M. Rabour, vieil homme aux tendances fétichistes, Mme Monteil, sa fille aigrie et puritaine, et M. Monteil, son gendre sexuellement frustré, obsédé par les femmes et la chasse. Il y a également Joseph, l’homme à tout faire de la maison au tempérament violent et aux idées d’extrême droite. L’arrivée de Célestine, à l’intelligence et au sens de l’observation aiguisés, sème bientôt le trouble parmi ces habitants…

Drame - France/Italie - 1964 - 101 min - N&B - 2.35:1 - VOF - DCP - Visa n° 27516

  • À propos

    Au cinéma le 2 août 2017 en version restaurée dans le cadre de la rétrospective « Luis Buñuel, un souffle de liberté »

    Réalisé en 1964, Le Journal d’une femme de chambre inaugure la dernière période de Luis Buñuel – quasi exclusivement située en France – et marque le début de la collaboration entre le cinéaste et son coscénariste Jean-Claude Carrière. Les deux comparses transposent l’intrigue du roman éponyme d’Octave Mirbeau (1900) trente ans plus tard, à la charnière des années 1920 et 1930. Loin de s’être calmé, le contexte politique est devenu encore plus sombre avec la montée de l’extrême droite en Europe. Autre différence notable entre le livre et son adaptation, le point de vue adopté chez Buñuel n’est pas celui de Célestine. La caméra suit ses mouvements mais le spectateur ne pénètre jamais à l’intérieur de la psyché du personnage, qui reste du début à la fin très mystérieux. Le dénouement du film prouve l’imprévisibilité de son héroïne ; son observation de la bourgeoisie semble avoir eu pour finalité de mieux intégrer ce milieu, et non de critiquer une quelconque inégalité de classe. Comme souvent dans son oeuvre, Buñuel se délecte dans cette peinture de la bourgeoisie provinciale et de ses travers, avec ces personnages figés dans l’espace et le temps, prisonniers de leurs manies et de leurs pulsions. Le film met également en avant la constante opposition entre la civilisation – incarnée par la belle demeure des Rabour-Monteil et celle du capitaine Mauger, ou par la voie ferrée – et la sauvagerie – à travers la présence de nombreux animaux à l’écran ainsi que la forêt où a eu lieu le viol et le meurtre de Claire. Un personnage navigue constamment entre ces deux univers, celui de Joseph, incarnation du Mal et de l’attraction/répulsion qu’il exerce, notamment auprès de Célestine. Le Journal d’une femme de chambre est bel et bien l’un des films les plus sombres du cinéaste, bien que teinté d’un humour grinçant, interprété par Jeanne Moreau dans l’un de ses rôles les plus marquants.

  • Crédits

    Réalisation : Luis BUÑUEL

    Scénario : Luis BUÑUEL et Jean-Claude CARRIÈRE d’après le roman éponyme d’Octave MIRBEAU

    Avec : avec Jeanne MOREAU, Georges GÉRET, Daniel IVERNEL, Françoise LUGAGNE, Jean OZENNE, Michel PICCOLI

    Montage : Louisette HAUTECOEUR

    Directeur de la photographie : Roger FELLOUS

    Décors et costumes : Georges WAKHEVITCH

    Producteurs : Serge SILBERMAN, Michel SAFRA, Henri BAUM

    Production : CINÉ-ALLIANCE, FILMSONOR, SPÉVA FILMS, DEAR FILM PRODUZIONE

     

    Visa : 27 516

    ©1964 STUDIOCANAL – Dear Film Produzione S.P.A. Tous droits réservés.

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