Au cinéma le 19 août 2020 en version restaurée
Ozu en couleurs
L'intégrale en 6 films
Une invitation au voyage à travers 6 chefs-d’oeuvre en couleurs signé Ozu !
FLEURS D’ÉQUINOXE (1958) – BONJOUR (1959) – HERBES FLOTTANTES (1959)- FIN D’AUTOMNE (1960)- DERNIER CAPRICE (1961) – LE GOÛT DU SAKÉ (1962)
Rétrospective - Japon
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À propos
À la fin des années 1950, le passage à la couleur, envisagé comme nécessaire par toute l’industrie cinématographique japonaise, s’est déjà opéré pour de nombreux réalisateurs de studio. Mais pas pour Yasujiro Ozu, qui sait que le succès critique et public de ses films ne pourra plus lui permettre d’esquiver encore très longtemps la nouvelle tendance.
Ce sont finalement six films en couleurs qu’il va tourner, de 1958 (Fleurs d’équinoxe) à 1962 (Le Goût du saké). Si l’abandon du noir et blanc ne va pas changer en profondeur sa grammaire cinématographique, elle va lui permettre d’enrichir sa vision formaliste de la mise en scène. Ces six longs-métrages sont ceux d’un cinéaste au sommet de son art, qui, par ailleurs, revisite sa filmographie antérieure : ils sont en effet, pour la plupart, des remakes ou des relectures de son propre travail, tels les sublimes Herbes flottantes (1959) et Fin d’automne (1960).
Cette rétrospective propose pour la première fois en version restaurée l’intégralité de ses films couleurs, dont Dernier Caprice présenté dans sa toute nouvelle restauration !
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Ozu en couleurs par Pascal-Alex Vincent
« Yasujiro Ozu a tourné six films en couleurs, après avoir longtemps résisté. Loin d’être un ennemi du progrès, Ozu a simplement préféré prendre son temps, tel l’artisan qu’il était. La couleur n’a pas révolutionné son cinéma, cinéma qu’il mit une vie à inventer, mais l’a tiré vers le haut. Le système patiemment élaboré pendant trente ans s’est totalement épanoui dans sa période couleurs. Les films d’Ozu étaient très populaires, ils étaient envisagés comme des divertissements familiaux par le public de l’époque, qui leur réservait souvent un triomphe. Avant d’être considéré comme un auteur par le public occidental, plusieurs décennies après sa mort, Ozu était avant tout un employé de studio parmi des centaines d’autres. Aujourd’hui il est traité comme un des piliers de l’histoire du cinéma, au Japon comme dans le reste du monde, et est l’un des réalisateurs classiques les plus commentés en librairie. Gageons que ce statut l’aurait fait sourire. Ozu aimait lire, il aimait aller au cinéma, il aimait la bonne cuisine, et surtout, il aimait faire la fête. Quelques mois avant sa mort, il danse le twist avec ses amis, nous apprennent ses carnets. Sa tombe, au pied du temple Engaku-ji à Kamakura, est décorée de bouteilles de saké laissées par les visiteurs. Plus que toutes les exégèses, c’est cet hommage joyeux, parions-le, qui le toucherait au cœur. »
Texte de Pascal-Alex Vincent issu du livre Ozu en couleurs
Cinéaste auteur de plusieurs courts-métrages, clips, longs-métrages et documentaires, Pascal-Alex Vincent a travaillé douze ans dans la distribution du cinéma japonais en France. Il enseigne aujourd’hui à l’Université Paris 3 Sorbonne-Nouvelle.
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