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Au cinéma le 13 octobre 2021 en version restaurée 4K

La Bataille d’Alger

La Battaglio di Algeri

Un film de Gillo Pontecorvo

Le film événement sur la guerre d’Algérie

Octobre 1957. Les paras du colonel Mathieu cernent le refuge d’Ali-La-Pointe, responsable de la guérilla urbaine. Pendant ses heures de réclusion forcée, Ali revit l’itinéraire qui l’a conduit de l’état de délinquant et proxénète à celui de chef guérillero du F.L.N. Novembre 1954, l’organisation terroriste entreprend son activité en Algérie ; ce sont les premiers attentats à la bombe dans les bars, les gares et les cinémas de la « ville européenne ». Ali devient l’un des chefs de l’organisation, sous la direction de Ben M’Hidi, alors qu’arrivent à Alger les parachutistes salués par la population européenne. Le colonel Mathieu, mettant à profit une grève, pénètre dans le quartier arabe et procède aux premières arrestations…

Guerre, Drame - Italie/Algérie - 1965 - 122 min - N&B - 1.66:1 - VOSTF - DCP - 35 mm - Visa n° 37251

  • À propos

    Avant, pendant, après : des décennies de bataille

    Avant…

    C’est bien avant la fin des événements que Gillo Pontecorvo a le désir de réaliser un film sur la guerre d’Algérie. Son projet s’intitule alors Paras. Il est basé sur une enquête que lui et son co-scénariste Franco Solinas ont mené dans la Casbah, réputée très dangereuse pour les occidentaux. 1964. L’Algérie a gagné son indépendance. Saadi Yacef s’est battu pour libérer son pays et, là, il vient de créer Casbah Films. Il veut mettre sur pieds un film retraçant ces années de lutte. Il monte une co-production entre l’Algérie et l’Italie, et contacte trois metteurs en scène italiens : Francesco Rosi, Luchino Visconti, Gillo Pontecorvo. Ce dernier accepte, à condition d’avoir une autonomie de point de vue et une totale liberté artistique.
    Gillo Pontecorvo et Franco Solinas se plongent dans six mois de recherches intensives : ils fouillent les archives de police, relisent la presse de l’époque, interrogent aussi bien des vétérans des troupes françaises que des révolutionnaires algériens. A tout cela s’ajoutent les propres souvenirs de Saadi Yacef, qu’il a couché sur papier en prison, après avoir été arrêté par les Français. L’écriture du script prend à Franco Solinas six mois supplémentaires.

    Pendant…

    Gillo Pontecorvo obtient l’autorisation de filmer sur les lieux mêmes de la Bataille d’Alger, y compris dans les anciens quartiers généraux des forces françaises dont les décors parfois délabrés sont reconstitués sur place. L’objectif : retracer la géographie exacte des événements. Dans la Casbah, les rues sont si étroites que seules les caméras à l’épaule peuvent être utilisées. De cette contrainte naît le style très documentaire du film. Pour l’anecdote, on raconte que pendant le tournage, le metteur en scène ne cesse de siffler la musique qu’il a composé avec Ennio Morricone, un entêtant mélange de percussions, afin, dit-il, de ne pas perdre le rythme du film.
    Le cinéaste a emmené avec lui neuf techniciens italiens. Le reste de son équipe est composé de locaux sans expérience, auxquels le chef opérateur Marcello Gatti, notamment, apprend les rudiments du métier.
    De même l’interprétation est-elle entièrement composée de non-professionnels, à une exception près : Jean Martin, acteur de théâtre marginalisé après qu’il ait signé un manifeste contre la guerre d’Algérie. Pour le rôle d’Ali La Pointe, le chef de la guérilla urbaine, Gillo Pontecorvo a découvert Brahim Haggiag, un paysan illettré, sur un marché à Alger. Saadi Yacef recrée devant les caméras le rôle qu’il a joué dans la vie, celui de commandant des troupes algériennes. Des milliers de figurants, hommes, femmes et enfants, de la Casbah, sont réunis pour les scènes de foule.

    Après…

    1966. La délégation française boycotte la présentation de La Bataille d’Alger au festival de Venise – ce qui ne l’empêche pas de repartir avec le Lion d’Or… Le gouvernement interdit la sortie du film en France. Trois nominations aux Oscars (meilleur film étranger, meilleur réalisateur et meilleur scénario) n’y changent rien.
    Ce n’est qu’en 1971 que le film obtient son visa d’exploitation en France. A la suite de pressions politiques et de menaces de bombes, il est très vite retiré des écrans.
    L’histoire de La Bataille d’Alger rebondit le 27 août 2003. Comme le révèle un article du Monde en date du 8 septembre 2003, le Pentagone américain a convié officiers d’état-major et civils à une projection privée du film. Selon le quotidien, « un responsable du ministère, dont les propos sont rapportés, anonymement, par le New York Times du 7 septembre, déclare que ce film « donne une vision historique de la conduite des opérations françaises en Algérie » et que sa projection était destinée à « provoquer une discussion informée sur les défis auxquels les Français ont dû faire face. » »
    En clair, le haut commandement américain tente d’étudier les erreurs de l’occupation française en Algérie afin de trouver une issue aux drames suscités par la présence des troupes américaines en Irak. Selon Garry Casimir, spécialiste : « Le film peut être vu comme une expérience de cinéma-vérité de ce qui se passe quand une nation occidentale s’impose d’elle-même au peuple musulman. »
    Le 20 octobre 2003, c’est au tour de la chaîne française Public Sénat de diffuser le film… suivi d’un débat avec Saadi Yacef.
    Le 9 janvier 2004, le film connaît une re-sortie triomphale aux États-Unis. Après une projection spéciale, deux jours plus tôt, à Bethesda (Washington, DC), en présence de Saadi Yacef, il est montré à New York, Los Angeles, Pasadena, Chicago, Washington et plus d’une douzaine de villes du pays, et récolte plus de 500 000 dollars de recettes.
    19 mai 2004. La Bataille d’Alger reprend d’assaut les écrans français. Le public peut enfin l’applaudir en masse, presque quarante ans après l’ultime clap de tournage.
    13 octobre 2021. Le film ressort en salle en version restaurée 4K.

    Sortie en salles le 19 mai 2004

  • Crédits

    Réalisation : Gillo PONTECORVO
    Scénario : Gillo PONTECORVO, Franco SOLINAS
    Avec : Jean MARTIN, Yacef SAADI, Brahim HAGGIAG, Ugo PALETTI, Fusia EL KADER
    Musique : Ennio MORRICONE, Gillo PONTECORVO
    Directeur de la photographie : Marcello GATTI
    Montage : Mario MORRA, Mario SERANDREI
    Producteurs : Antonio MUSU, Yacef SAADI
    Production : Igor Films, Cabash Film

    Une restauration 4K effectuée en 2016 par la Fondazione Cineteca di Bologna et l’Istituto Luce – Cinecittà en collaboration avec Igor Videocine Produzioni, Casbah Entertainment, Surf Film et CultFilms.

    La restauration 4K de LA BATAILLE D’ALGER (Gillo Pontecorvo, 1966) a été réalisée à partir des négatifs originaux image et son.
    Les sous-titres des versions originales italienne et franco-arabe ont été reconstitués numériquement sur la base d’un contretype original sous-titré tiré du négatif puis recombinés sur un fond neutre contretypé du positif fabriqué à l’époque.
    Une copie de 1966 mise à disposition par la famille du réalisateur a été utilisée comme référence pour la reconstitution et l’étalonnage.
    Pendant l’étalonnage, supervisé par Marco Pontecorvo, l’aspect granuleux et contrasté des images voulu par Gillo Pontecorvo a été reproduit.
    Les travaux ont été effectués au laboratoire L’Immagine Ritrovata en 2016.

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