Gosses de Tokyo

« Avec ce film, Yasujiro Ozu semble continuer à façonner son univers géométrique. Des trains qui passent, du linge qui sèche, des poteaux électriques qui se détachent sur le ciel : les plans traversés de lignes de son cinéma jalonnent de plus en plus sa mise en scène. Pendant que le père se désole devant ses fils endormis, une bouilloire, déjà objet ‘‘vivant’’ de l’univers du cinéaste, crache de la vapeur au premier plan. Outre le fait qu’avec ce film le réalisateur commence à creuser le sillon des relations parents-enfants qui sera au centre de l’œuvre à venir, on constate qu’Ozu y ‘‘affine’’ son art du cadre. Par ailleurs c’est ici que le metteur en scène met fin aux fondus au noir qui, jusqu’ici, lui permettaient de chapitrer ses films – il y reviendra néanmoins par la suite avec son premier film parlant. Après Chœur de Tokyo quelques mois plus tôt, Gosses de Tokyo permet à Ozu de continuer à devenir Ozu. »

Pascal-Alex Vincent

Avec Tatsuo Saito, Mitsuko Yoshikawa, Hideo Sugawara, Tomio Aoki
Direction de la photographie et montage Hideo Shigehara
Décors Takashi Kono
Scénario Akira Fushimi d’après une histoire originale de James Maki
Réalisation Yasujiro Ozu

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